Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/94

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peut faire. Je croirais volontiers qu’il vient ici pour tâcher de gagner sa vie ; car partout où il y a des Anglais assez sots pour être dupes, il y a des Anglais assez fripons pour les exploiter.

— Assurément, lui dis-je, mais est-ce qu’il y a ici assez de sots pour nourrir les coquins ?

— Oui, parce que les coquins sont comme les araignées, ils se mangent les uns les autres, quand ils n’ont pas pu attraper autre chose. Or, Thornton ne risque rien, tant que subsistera la loi naturelle qui veut que les plus grands fourbes dévorent les plus petits, car il n’est pas possible de trouver un plus grand fourbe que lui… Si vous avez fait sa connaissance, mon cher Pelham, je vous conseille de faire attention à vous, car si l’on venait me dire plus tard qu’il ne vous a pas volé, mendié, ou emprunté de l’argent, j’aimerais autant croire que M. Howard de Howard est devenu gras et que M. Aberton a cessé d’être un imbécile. Et maintenant, noble Pelham, au revoir. Il est plus aisé d’être sage pour les autres que de l’être pour soi-même. »