Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/95

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CHAPITRE XXI


Il y avait quelques semaines que j’étais à Paris, et je n’étais pas trop mécontent de la façon dont j’avais employé mon temps. J’avais tiré de moi le meilleur parti possible, puisque j’avais, autant que faire se pouvait, combiné l’utile avec l’agréable ; ainsi, j’allais le soir à l’Opéra, et le matin j’apprenais à danser. Si je passais ma soirée chez la duchesse de Perpignan, ce n’était pas sans m’être exercé pendant une heure à la salle d’armes. Bref, je me donnais beaucoup de mal pour compléter mon éducation. Je souhaite que tous les jeunes gens qui fréquentent le continent en puissent dire autant.

Un jour (une semaine environ après ma conversation avec Vincent), je me promenais tranquillement, dans une allée du Jardin des Plantes, méditant sur les mérites du Rocher de Cancale et de la duchesse de Perpignan, quand j’aperçus un homme de haute taille, vêtu d’un habit de drap grossier et épais, d’une couleur sombre, que je reconnus tout d’abord avant de voir la figure de celui qui le portait. Il sortait d’une allée voisine de celle que je suivais. Il s’arrêta un moment et regarda autour de lui comme s’il attendait quelqu’un. Presque aussitôt, une femme qui semblait avoir une trentaine d’années, assez mal mise, apparut dans une direction opposée. Elle s’approcha de lui, ils échangèrent quelques mots, puis elle prit son bras, et ils s’engagèrent dans une autre allée où je les perdis de vue. Cet homme, c’était le compagnon de Thornton au bois de