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CHAPITRE LXXII


Le lendemain matin, je reçus un billet de Guloseton, qui m’invitait à venir dîner avec lui à huit heures, pour me rencontrer avec son chevreuil. Je lui renvoyai une réponse affirmative, et alors je me mis à réfléchir mûrement sur ce que j’avais de mieux à faire avec lord Dawton. Il serait assez plaisant, disait la colère, d’aller lui demander hardiment le bourg qu’il vous promit si souvent, et en cas de refus, de le braver, de le tancer, et de rompre avec lui.

— C’est vrai, répliquait ce raisonneur plus simple et moins théâtral que nous pouvons appeler connaissance du monde ; mais cela n’aurait ni utilité ni dignité. Le sens commun ne querelle jamais personne. Allez voir lord Dawton, si vous voulez, demandez-lui de remplir sa promesse, avec votre sourire de seconde qualité, et recevez ses défaites avec votre sourire premier numéro. Puis vous ferez après ce qu’il vous plaira. Brisez avec lui ou ne brisez pas, vous pouvez faire l’un et l’autre avec grâce et tout tranquillement ; ne faites jamais de scènes, or les reproches et la colère ne manquent jamais d’en faire quelqu’une.

— Vous avez raison, dis-je en réponse à cette dernière suggestion ; et ayant arrêté ma résolution, je me rendis à trois heures moins le quart à la maison de lord Dawton.

« Ah ! Pelham, dit le petit ministre, enchanté de vous voir si bon visage ; c’est affaire à la campagne, mais vous allez rester à la ville maintenant, je l’espère, jusqu’à la fin de la saison ?