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CHAPITRE LXXVII


De chez Hélène, je me rendis à la hâte chez sir Réginald. Le vestibule était dans toute la confusion d’un prochain départ. Je m’élançai par-dessus tout l’attirail de livres et de caisses qui m’obstruaient le chemin et j’atteignis d’un bond le haut de l’escalier. Glanville, comme d’habitude, était seul ; sa figure était moins pâle que la veille, et quand je la vis s’éclaircir à mon approche, j’espérai, dans l’ardeur de ma nouvelle félicité, qu’il pourrait à la fois triompher de son ennemi et de son mal.

Je lui dis tout ce qui venait de se passer entre Hélène et moi.

« Et maintenant, ajoutai-je, en lui serrant la main, j’ai une proposition à vous faire, à laquelle il faut que vous consentiez. Laissez-moi vous accompagner à l’étranger ; j’irai avec vous, quelque coin du monde que vous puissiez choisir. Nous concerterons ensemble tous les moyens possibles pour cacher notre retraite. Quant au passé, je ne vous en parlerai jamais. Dans vos heures de solitude je ne vous troublerai jamais par une sympathie importune et maladroite. Je vous soignerai, je veillerai sur vous, avec la patience d’un ami, et la tendresse d’un frère. Vous ne me verrez que quand vous le désirerez. Votre solitude sera toujours respectée. Quand vous vous porterez mieux, car je vous prédis que cela viendra, je vous quitterai pour revenir en Angleterre et assurer, en mettant les choses au pis, un protecteur à votre sœur. Alors je retournerai seul