Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/211

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vos inclinations pourront vous le permettre. Pour contrebalancer cette déclaration, qui, je l’avoue, n’a rien de bien attrayant, je vous répète que les questions qui vous seront faites seront complètement étrangères à vos propres affaires, et que, si vous réussissiez à me donner l’assistance que j’espère de votre obligeance, je vous témoignerais ma reconnaissance de manière à vous satisfaire. Vous ne serez plus dans la nécessité d’exploiter à l’avenir les gentlemen campagnards et les boutiquiers trop confiants ; toutes vos occupations présentes, n’auront plus pour vous d’autre intérêt que de servir dans l’occasion à votre amusement particulier.

— Je vous répète que je suis à votre disposition, répliqua M. Jonson, mettant gracieusement la main sur son cœur.

— Permettez-moi alors, d’arriver de suite au point essentiel. Combien de temps avez-vous connu M. Thomas Thornton ?

— Pendant quelques mois seulement, reprit Job, sans le moindre embarras.

— Et M. Dawson ? »

Une légère altération parut sur le visage de Jonson ; il hésita.

« Excusez-moi, monsieur, dit-il, mais vraiment, je ne vous connais pas le moins du monde, et je puis tomber dans quelque piège de la loi, de laquelle, le ciel le sait, je suis aussi ignorant que l’enfant qui n’est pas encore né. »

Je reconnus la juste susceptibilité de ce maître fourbe, et dans mon zèle absolu pour servir Glanville, je regardai l’inconvénient de me faire connaître d’un escroc et d’un filou comme une considération qui ne méritait pas qu’on y prît garde. En conséquence, donc, pour dissiper ses doutes, et, en même temps, poussé par le désir d’avoir un endroit plus secret et plus tranquille pour notre conférence, je lui proposai de m’accompagner chez moi. D’abord M. Jonson hésita, mais bientôt, moitié persuasion moitié intimidation, je l’amenai à ne plus faire aucune résistance.

Comme je n’étais pas autrement flatté de me faire voir en public avec un personnage d’un extérieur aussi ma-