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CHAPITRE LXXXII


Comme nous avancions dans Tottenham Court Road, où nous nous attendions à trouver un fiacre, mon compagnon mit beaucoup de feu et d’énergie à me convaincre de la nécessité d’obéir implicitement à toutes les instructions et à tous les avis qu’il pourrait me donner dans le cours de notre aventure. « Souvenez-vous, ajouta-t-il avec instance, que le moindre écart à cet égard, peut non seulement nous faire manquer le but que nous nous proposons d’atteindre, celui d’emmener Dawson, mais encore exposer notre vie au péril le plus imminent. » Je promis sur l’honneur de me conformer à ses moindres prescriptions.

Nous arrivâmes à une place de fiacres. Jonson en choisit un, et donna un ordre au cocher en prenant soin que je n’en entendisse pas un mot. Durant la demi-heure que nous fûmes enfermés dans ce véhicule, Job me fit passer et repasser mon examen de « catéchisme d’argot, » comme il l’appelait. Il se montra très-satisfait de la vivacité de mes dispositions naturelles, et me fit l’honneur de m’assurer qu’il ne demandait pas plus de trois mois pour faire de moi le plus rusé filou qui eût jamais dévalisé un honnête homme.

J’étais trop flatté de ce compliment pour ne pas l’en remercier comme je devais.

« N’allez pas supposer, dit Jonson quelques minutes après, d’après l’usage que nous faisons de cette langue,