Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/241

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— Ah, Bess, ma féesante, que je devienne aveugle si mes ardents ne voient pas votre binette avinée en dépit de la sorge. Parbleu, vous avez une chouette trogne, me présenter seul à la cambuse, non ! ma rupine ; ne vous ai-je pas dit que j’amènerais un pater cove pour goualer des jasantes à Dawson ?

— Esclavez votre rouscaillante, bigois que vous êtes, vous mériteriez d’être bouisé pour votre jaspinage ; entrez et que le diable vous emporte ! »

Sur cette invitation, Jonson me saisissant par le bras me poussa dans la maison, et passa derrière moi.

« Allez chercher une lumière, Bess, pour introduire le monsieur en habit noir avec le respect qui lui convient. Je bâclerai la lourde[1] de la cambuse. »

À cet ordre donné d’un ton d’autorité, la vieille femme, grommelant d’étranges jurons entre ses dents, s’il est permis de parler ainsi, sortit ; quand elle fut assez loin pour ne pouvoir entendre, Job me dit à voix basse :

« Remarquez que je vais laisser les verrous sans les tirer ; la porte s’ouvre avec un loquet que vous presserez ainsi, n’oubliez pas le ressort ; il est facile, mais particulier ; si vous êtes forcé d’y recourir, vous vous souviendrez aussi, par-dessus tout, quand vous serez dehors, de tourner à droite, et d’aller tout droit devant vous. »

La vieille reparut alors avec une lumière, Jonson cessa de parler, et s’avança à la hâte au-devant d’elle : je le suivis. La vieille femme demanda si la porte avait été fermée avec soin, et Jonson, avec un juron, répondit affirmativement.

Nous avançâmes par un long et très-étroit corridor, Bess ouvrit une petite porte à droite, et nous introduisit dans une vaste pièce, qu’à mon grand désappointement, je trouvai occupée déjà par quatre hommes. Ils étaient assis, à moitié engloutis par la fumée, auprès d’une table

    ne vous avais-je pas dit que j’amènerais un curé pour dire des prières pour Dawson ?

    — Retenez votre langue, fou que vous êtes, vous mériteriez d’être fouetté pour votre bavardage, entrez, et que le d… vous emporte. »

  1. Je fermerai la porte de la maison.