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de retourner à Londres, pour être présente à la cérémonie. Cependant il ne faut pas m’en vouloir, si je vous dis, qu’avec votre figure, vos perfections, votre naissance, et (par-dessus tout) votre ton distingué, vous eussiez pu choisir parmi les plus élevées et les plus riches familles du pays. Cependant je n’éprouve aucun déplaisir, aucun désappointement, en songeant à votre future épouse. Sans parler de l’ancienneté de son nom (les Glanville ont formé des mariages avec les Pelham sous le règne de Henry II), c’est un grand pas vers les distinctions futures qui vous attendent dans votre carrière que d’épouser une beauté, je dis une beauté aussi célèbre que miss Glanville. Peut-être est-ce un des moyens les plus sûrs pour arriver au ministère. Les quarante mille livres que miss Glanville doit, dites-vous, recevoir, ne font, assurément, qu’un mince revenu ; quoique avec votre propre fortune, cette somme en argent comptant, eût augmenté de beaucoup la propriété de Glenmoris, si votre oncle (je ne puis pas lui pardonner), ne se fût pas remarié.

« Cependant ne perdez pas de temps pour vous faire admettre à la Chambre. À tout événement le capital assurera votre élection dans un bourg, et vous maintiendra en bonne position jusqu’à ce que vous soyez dans l’administration. Là, naturellement, votre fortune n’importe guère. Les petits boutiquiers seront trop heureux d’inscrire votre nom sur leurs livres. Assurez-vous donc que l’argent est libre et que vous en pouvez disposer. Il faut que miss Glanville comprenne que son intérêt, aussi bien que le vôtre, est que vous ayez la libre disposition d’une fortune que vous trouveriez autrement insuffisante pour vivre. Comment, je vous prie, se porte sir Réginald Glanville ? Sa toux est-elle aussi opiniâtre que d’habitude ? À propos, comment est faite la substitution de son bien ?

« Voulez-vous donner à Stonor l’ordre de nous tenir la maison prête pour vendredi ? nous reviendrons à l’heure du dîner. Permettez-moi de vous féliciter encore très-sincèrement de votre choix. J’avais toujours pensé que