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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/102

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L’ÉTAT AU POINT DE VUE DU MÉCANISME.

que là que nous apprenons la vérité sur des emprunts colossaux, celui, par exemple, que le roi d’Angleterre contracta auprès des maisons Bardi et Peruzzi, de Florence, qui perdirent (en 1338) un actif de 1,355,000 florins d’or, appartenant à eux et à leurs commanditaires, et purent néanmoins se remettre à flot [1]. Ce qu’il y a de plus important, ce sont les indications [2] que la même époque nous fournit relativement à l’État : revenus publics (dépassant 300,000 florins d’or) et dépenses (les dépenses ordinaires ne s’élevant qu’à 4,000 florins d’or) ; population de la ville (renseignements très-incomplets, basés sur la consommation du pain par bocche, c’est-à-dire par bouches, accusant ainsi un chiffre de 90,000) et de l’État (excédant de trois cents à cinq cents garçons sur un total de cinq mille huit cents à six mille enfants présentés tous les ans au baptistère [3]) ; enfants qui suivaient les écoles, dont huit à dix mille apprenaient à lire, mille à douze cents apprenaient le calcul dans six écoles ; plus, environ six cents écoliers qui suivaient dans quatre établissements renseignement de la grammaire (latine) et de la logique. Vient ensuite la statistique des églises et des couvents, des hôpitaux (qui contiennent en tout plus de mille lits) ; l’industrie de la laine, sur laquelle on trouve des renseignements de détail de la plus grande

  1. Ces renseignements et d’autres semblables se trouvent dans Giov. ViLLANi, XI, 87 ; XII, 54, qui perdit son argent dans cette banqueroute et qui fut mis en prison pour dettes. Compar. aussi en général Kervyn de Lettenhove , l’Europe au sikcU de Philippe le Bel ; les Argentiers fiorentins, dans le Bulletin de l’Académie de Bruxelles (1861), vol. XII, p. 123 SS.
  2. Giov. VillANi,XI,s ?2,93. — DansMACHUVELLijÎ/or.yîorin/., lib.II, cap. xLii, on lit que 96,000 personnes moururent de la peste (1348). Compar. plus haut, p. 89, et l’appendice no 3 à la fin du volume.
  3. Le curé mettait un haricot noir de côté pour chaque garçon et un haricot blanc pour chaque fille ; c’est à cela que se bornait le contrôle.