d’hérédité, soit pour la succession au pouvoir, soit pour le partage des biens ; aussi, dans les moments de crise, un cousin ou un oncle résolu écartait, dans l’intérêt dé la maison elle-même, le fils mineur ou incapable du prince qui n’était plus. De même il y avait des discussions continuelles à propos de l’exclusion ou de la reconnaissance des bâtards. Il arriva ainsi qu’un grand nombre de ces familles comptaient dans leur sein des membres mécontents, qu’on voyait assez souvent recourir à la trahison ouverte et se venger en tuant leurs proches. D’autres, vivant dans l’exil, se résignent à leur sort et considèrent leur situation sous un point de vue tout objectif, comme, par exemple, ce Visconti qui péchait au filet dans le lac de Garde[1]. Le messager de son rival lui ayant demandé comment et quand il comptait revenir à Milan, il lui répondit : « Par le même chemin par lequel j’en suis sorti, mais pas avant que les crimes de mon ennemi aient dépassé mes propres méfaits. » Parfois aussi, les parents du souverain immolent ce dernier à la morale publique, violée d’une manière par trop scandaleuse, afin de sauver ainsi la maison elle-même[2]. Dans certains États l’autorité réside dans l’ensemble de la famille, de telle sorte que le prince régnant est tenu de s’éclairer des conseils des siens ; dans ce cas aussi le partage du pouvoir ou de l’influence provoquait facilement les plus sanglantes querelles.
Chez les auteurs florentins du temps, on rencontre