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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/246

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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

la Grèce par les Turcs fut complet, il ne vint plus de nouveaux savants en Italie, sauf les fils des exilés et peut-être quelques Candiotes et Cypriotes. Si la décadence des études grecques commence à la mort de Léon X, cela tient en partie à ce que les esprits suivent un nouveau courant d’idées[1] et sont déjà relativement saturés de la substance de la littérature classique ; mais, d’antre part, il est certain aussi que la coïncidence de ce fait avec la disparition graduelle des savants grecs n’est pas tout à fait accidentelle. Cependant vers 1500 l’étude du grec était fort en vogue chez les Italiens ; à cette époque-là le grec était cultivé par des gens qui savaient le parler encore un demi-siècle plus tard, tels que les papes Paul III et Paul IV[2]. Mais de tels résultats supposaient nécessairement des rapports constants avec des Grecs d’origiae.

En dehors de Florence, Rome et Padoue entretenaient presque toujours des professeurs de grec ; Vérone, Ferrare, Venise, Pérouse, Pavie et d’autres villes en avaient du moins de temps à autre[3]. L’étude du grec fut singulièrement facilitée par les produits d’Alde Manuce, de Venise, dans les ateliers duquel furent imprimés pour la première fois en grec les auteurs les plus importants et les plus considérables[4]. Aide y risqua sa fortune ; c’était

  1. La disparition définitive des maîtres grecs est constatée pa( PIERIIÎS Valerianus, De in/elicHa/eUiieraL, à propes de Jean Lascans ed. Menken, p, 332. A la fin de ses Ekgia iitierana, Paul Jove dxt des Allemands :.. QuumUUeræ non latime modo cumpudore nostro, seâgrœcæ et hehraicas in eorum terras falali commigralione transiennt. (Vers 1540 ) De même, près de soixante ans auparavant (1482) Jean los entendant le jeune Reuchlin traduire Thucydide dans la salle Oii il faisait ses cours, s’était écrié : Grœda mtira extho iransooîavU Alpes. Geiger, Reochun (Liepzig, 1871), p. 26 ss.
  2. RANKE, les Papcsy I, 486 SS - Compila fin de "^tte partie.
  3. Tommaso Gab., Eelaziont deüa carte di Rama, I, p. 338, 37».
  4. >Georges de Trébieonde avait à Venise, comme professeur, un