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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/248

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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

les Psaumes ; mais, dans un écrit adressé à Alphonse, il dut défendre les raisons qui lui avaient fait entreprendre cette traduction ; sur l’invitation do même pontife, qui promit un prix de 6,000 ducats à celui qui découvrirait le texte hébreu primitif dc l’évangile de saint Mathieu il réunit des manuscrits hébraïques que l’on conserve encore aujourd’hui dans la Bibliothèque Vaticane, et commença un grand ouvrage apologétique contre les Juifs[1]. C’est ainsi que l’Église fit servir l’hébreu à sa cause ; le moine caraaldule Ambrogio Traversari apprit cette langue[2], et le pape Sixte IV, qui fit construire la Bibliothèque Vaticane et qui l’enrichit par de nombreuses acquisitions, paya aussi des copistes {librarioi] auxquels il fit transcrire des manuscrits latins, grecs et hébreux[3]. L’étude de cette langue orientale sc généralisa toujours davantage : on réunit des manuscrits hébreux qui, dans plus d’une bibliothèqne, dans celle d’ürbin par exemple, formèrent nn des éléments les plus précieux du trésor déjà existant. Dès 1475, on commença à imprimer des livres hébreux en Italie, ce qui facilita l’étude de la langue hébraïque ponr les Italiens aussi bien que pour les antres peuples, qui, pendant bien des années encore, demandèrent à l’Italie les ouvrages dont ils avaient besoin ; bientôt il y eut dans toutes les grandes villes des hommes qui s’étalent familiarisés avec celte langue ou qni voulaient l’apprendre ; aussi créa-t-on une chaire d’hébreu à Bologne en 1488, et une autre à Rome

  1. Compar. Cmmentario detta alla Mater Gimott» MaatlU tcrUio du l’apatiauo Bitlieei, lOTiliù, 1863, surtout p. Il, <4, 91 céda-t-il réellement aux ptiilologues] de ce temps, qui voulaient proscrire la Vulgate ?
  2. Vesp. Fior.y p. 320. — A. Trav. Eptst.^ lib. XI, Ib.
  3. Platina, Vita Sixti IV, p. 332.