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CHAPITRE VI. — LES PROMOTEURS DE L’HUMANISME.

Léon X. C’est ce pontife qui, dans le privilége accordé pour rimpression de Tacite[1] qui venait d’étre retrouvé, pouvait dire que les grands auteurs sont la régie de la vie, la consolation dans le malheur ; que la protection accordée aux savants et l’acquisition de livres excellents lui ont paru de tout temps une des plus nobles tâches, et qu’il remerciait le ciel de lui avoir permis de servir rhumaüité eu favorisant la publication de ce livre.

De même que la dévastation de Rome dispersa les artistes, de même elle chassa les littérateurs dans toutes les directions, et c’est à partir de ce moment (1527) que la gloire de cet illustre protecteur des lettres qui n’était plus se répandit jusqu’aux extrémités de l’Italie.

Parmi les princes séculiers du quinzième siècle, c’est Alphonse le Grand, roi de Naples (p. 43), qui montre ie plus grand enthousiasme pour l’antiquité. Il parait que cette passion pour les anciens était toute naïve et toute spontanée, et que, dès ie jour de son arrivée en Italie, les monmneats et les écrits da monde antique firent sur lui une impression profonde, qui décida de toute la suite de son existence ; peut-être aussi était-il stimulé par l’exemple d’un de scs ancêtres, Robert, l’illustre protecteur de Pétrarque, qu’il voulut égaler ou surpasser. Il céda avec une facilité extraordinaire son triste pays d Aragon et tout ce qui en dépendait à son frère, afin de ne plus vivre que pour sa umivelle position. Il eut successivement ou simallanémeat à son service [2] Georges de Trébizonde, Chrysoioras ie jeune, Laurent Valla, Barthélemi Faccio et Antoine Panormita, qui devinrent ses

  1. Rûscoe, lemeX, cd. Rü»«, IV, ÍSI.
  2. V-espat. Fior., p. 68«s. La tradüttioli ^u’A. fit fairedHgree,».98. -Vtla Jan.. MamttLÚS^s UnmAT., KX,©oi. 541 459 ss.,405. — PAWOft -Mjta, De et faeiis AiçUoasi, «ey«» Aragoaum, Mbi^ guaiuw. Com^ mmiar. m eosJem Æacæ ^íjívu, publié par Jacques Spieoel, Bâie, 1538.