En présence de cette centralisation du pouvoir souverain, toute résistance intérieure était inutile et impuissante. Les éléments de la constitution d’une cité républicaine avaient disparu ; les idées de puissance absolue étaient seules à l’ordre du jour. La noblesse, privée de tout droit politique malgré les possessions féodales qu’elle pouvait avoir encore, avait beau se diviser et se costumer, elle et ses bravi, en Guelfes et en Gibelins, faire porter à ces derniers de telle ou telle façon la plume de la toque ou les bouffants du haut-de-chausses[1], les penseurs tels que Machiavel[2] n’en savaient pas moins que Milan et Naples étaient des villes trop a corrompues » pour pouvoir former des républiques. On trouve chez eux de singulières appréciations sur ces deux prétendus partis qui depuis ongtemps n’étaient plus que le souvenir vivant de vieilles hames de famille soigneusement entretenues à l’ombre du pouvoir absolu, un prince italien, auquel Agrippa de Nettesheim[3] conseillait d’en finir avec ces divisions, répondit : « Mais leurs querelles me rapportent par an jusqu’à douze mille ducats d’amende ! »