pauvre autel que nous l’implorons ; mais, si nos vœux ne sont pas stériles, un jour viendra où cent temples de marbre et d’or s’élèveront en ton honneur[1] ! » — À la fin du quinzième siècle, la ville, partout baignée par la mer, apparaissait comme l’écria du monde d’alors. Le même Sabcllico l’appelle ainsi[2] quand il la décrit avec ses antiques coupoles, ses tours aux arêtes obliques, ses façades de marbre incrusté, sa magnificence un peu étroite, où la riche ornementation des palais et la location de tous les coins marchaient de pair. Il nous conduit sur la place qui s’étend devant San Giacometto, près du Rialto, place où s’agite une foule immense, où les affaires de tout un monde se traitent sans paroles bruyantes, sans cris, au milieu d’un bourdonnement confus, où, sous les portiques[3] qui l’entourent et sous ceux des rues voisines, sont établis des banquiers et des orfèvres sans nombre, ayant au-dessus de leur tête des boutiques et des magasins plus riches les uns que les autres ; il montre de l’autre côté du pont le grand Fondaco des Allemands, encombré d’habitants et de marchandises, et, devant ce vaste quartier, la flotte qui couvre constamment le canal ; puis, en remontant, les
- ↑ Genethliacum Venetœ urbU carmina d’Ant. Sabellicus. Le 25 mars fut choisi essendo il ctelo in singolar disposilione, si corne da gh aslrolissima esingolare, descrUta in 14 Ubn. lenf 1581, fol. 203 Pour Îrur ce qui suit, nous renvoyons particulièrement à Johar.ms Zistœ viri doctissimî, De esemplis iUustnum mrorum leneur civitati, aique aliarum gmiium, Paris, 1554. La plus ancienne chronoque vénitienne. JoK Diaconi Ckron. Vemtum et Grade»,e, dans Pertz Monum. SS. VII, p. 5, 6, dit que la fondation de la partie insulaire de la ville ne date que du temps des Lombards, et que le Rialto est d’une époque encore postérieure à celle-là.
- ↑ De Venetœ urbis apparaiu panegyrtcum carmen quod oraeulum inscribitur.
- ↑ Toute la contrée a été transformée par suite des constructions nouvelles du commencement du seizième siècle.
