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CHAPITRE VIII. — LES FÊTES. 181

tant les attributs des dieux ; plus bas il y eu avait d’autres, qui formaient des groupes de tritons et de nymphes ; partout des chants, des parfums et des drapeaux brodés d’or qui flottaient au vent. Le Bucentaure était suivi d’une telle quantité d’embarcations de tout genre qu’à la distance d’un mille {octo stadia, dit le savant auteur) on ne voyait plus Teau. Parmi les autres fêtes, qui furent célébrées quelques jours plus tard, la plus remarquable et la plus nouvelle fut, indépendamment de la pantomime dont il a été parlé plus haut^ une régate de cinquante jeunes filles. Au seizième siècle*, la noblesse était partagée en corporations spéciales qui se chargeaient d’organiser les fêtes dont le principal élément était quelque machine immense montée sur un vaisseau. C est ainsi qu’en 1641, lors d’une féte des SempUerni, on vit circuler sur le grand canal un globe immense figurant T « univers », dans l’intérieur duquel eut Heu un bal magnifique. Le carnaval de Venise était célèbre par des bals, des cortèges et des représentations de tout genre Parfois même on trouvait la place Saint-Marc assez grande pour y donner des tournois (p. 83.103, 104) et même pour y célébrer des triomphes à l’instar de ceux de la terre ferme. Daus une fête de la paix*, ies confréries religieuses (scuole) se chargèrent des différents détails d’un cortège de ce genre et rivalisèrent entre elles de luxe et de magoificeuce. On vit à ce propos, entre deux rangées de candélabres portant des cierges rouges, au milieu de troupes de musiciens et d’enfants ailés qui tenaient dans lenrs mains des coupes en or et des cornes d’abon-

  • San4ovino, Venezia, fol. 151 ss. Ces sociétés s’appellent :

Pavoni, Accesî, Eterni, Beedi, Sempiterni ; ce SOnt sanS doute celles qui se tPansFornièt’i’nt ensuite en académies. » Probablement en 1495. Comp. M. Anton. Sabeuici Æ’j»’« !., I. Y, Cette dernière lettre est adressée à M. Anton. Barbavarns.