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CHAPITRE II. — LA SCIENCE DE LA NATURE EN ITALIE.

cardinal Hippolyte de Médicis [1], bâtard de Julien, duc de Nemours, eut l‘idée bizarre d’entretenir à sa cour une troupe de Barbares qui parlaient plus de vingt langues différentes et qui tous étaient des spécimens remarquables de leur race. Dans le nombre se trouvaient d’incomparables voltigeurs du nord de l’Afrique, issus de noble sang maure, des archers tartares, des lutteurs nègres, des plongeurs indiens, des Turcs, qui avaient surtout pour mission d’accompagner le cardinal à la chasse. Lorsqu’il fut enlevé par une mort prématurée (1535), cette troupe bizarre porta son corps d’Itri à Rome et mêla aux plaintes des Romains, qui regrettaient un seigneur aussi libéral, ses lamentations polyglottes, accompagnées de gestes désordonnés [2].

Ces indications décousues sur le goût des Italiens pour la science de la nature et leur admiration raisonnée pour la richesse et la variété de ses produits sont uniquement destinées à montrer quelle lacune l’auteur sait qu’il a laissée ici ; c’est à peine s’il connaît exactement le titre des ouvrages spéciaux où cette question se trouve largement traitée.

  1. Paul. Jov. Elogia, p. 307 ss,, à propos d’Hippolyte de Médicis.
  2. Voir à l’appendice no 1.