Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/227

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CHAPITRE II. — la religion DANS LA VIE JOURNALIÈRE. 223 dans les mouvements religieux qui dans le passé s’étaient produits en Italie, depuis Tes mystiques du treizième siècle jusqu’à Savonarole, on avait vu percer nombre de croyances positives, auxquelles il ne manquait pour mûrir et pour triompher que de la chance, comme il eu a été des doctrines réformées, qui sont très-positive¬ ment chrétiennes. Sans doute, un événement colossal comme la Réforme du seizième siècle se dérobe, pour ce qui concerne les faits particnliers, tels que l'explosion de la révolution et la marche qu’elle suit, à toute déduction philosophique, quelque facile qu’il soit d’ail¬ leurs de démontrer la nécessité du fait. Les mouvements de l'esprit, leur soudaineté, leur transmission, leur ralentissement restent une énigme pour notre intel¬ ligence, du moins en tant que nous ne connaissons jamais que telles ou telles forces particulières qui ont agi, sans pouvoir les embrasser toutes dans leur ensemble. Les sentiments que les classes élevées et les classes moyennes de l’Italie nourrissent à l’égard de la religion au moment où la Renaissance esl dans tout son éclat, sont un mélange de colère et de mépris, de résignation à la hiérarchie, en tant qu'elle se trouve mêlée de toutes les manières à la vie extérieure, et d’un sentiment d’in¬ dépendance vis-à-vis de tout ce qui s’appelle sacrements, consécrations et bénédictions. Comme fait qui caracté¬ rise spécialement l’Italie, nous pouvons citer encore la grande influence individuelle de certains orateurs sacrés. Nous trouvons dans des ouvrages spéciaux et irè.- complets des détails sur l’aniraosité des Italiens contre Vie du cardinal Xméne», dans Rob. BelüS, Rer. Hispan, scriplores t II m.. 1851. ' ■ ’