Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/281

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CHAP. III. — LA RELIGION ET L’ESPRIT, ETC. 277 chose toute naturelle. Il n’en est pas de même de la doctrine religieuse et philosophique, qui est appelée à mettre la nature de ia volonté humaine en harmonie avec les lois qui régissent ie monde. Ici Ton constate des résultats plus ou moins décisifs, selon que la mora-Ulë est en progrès ou non. Dante a payé sou tribut aux rêveries astrologiques qui, de son temps, troublaient les imaginalions ; mais il fait de vaillants efforts pour arriver à comprendre toute la dignité de la nature humaine. « Les astres, fait-il * dire â son Marco Lombardo, sont bien la cause première de vos actions, mais vous avez reçu une lumière qui vous permet de distinguer le bien du mal, et une volonté libre qui, après avoir commencé à lutter contre les astres, triomphe de tout si elle est bien dirigée. »

D’autres cherchaient ailleurs que dans les étoiles la fatalité, cette puissance qui se dresse ea face de la liberté humaine ; dans tous les cas, la question était posée, il n’était plus possible de l’éluder. £a tant qu elle a été agitée dans les écoles ou étudiée par un petit nombre de penseurs isolés, elle rentre dans le domaine de riiistoire de la philosophie. Mais du moment que fintérét qui s’attache au problème sc généralise, il est de notre devoir d’examiner les solutions qu’il a reçues. Le quatorzième siècle s’inspira de préférence des écrits philosophiques de Cicérou, qui passait, comme on le sait, pour éclectique, mais qui agit en sceptique, parce qu’il exposa les théories de différentes écoles sans en tirer des conclusions satlsfaisaotes. En seconde ligne 1 Purgaiûrio, XVI, 73. Comparer la théorie de Tinfluence des planètes dans le Canmto. — Le démon Astaroth, dans Puici (Mor-GANTE, XXV, str. 150), atteste aussi le libre arbitre de l’homme et la justice divine.