Aller au contenu

Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

382 MOEURS BT RELIGION.

Rieu oe garantit qae des hiunanistes bien plus célèbres, même après avoir professé les doctrines les plus hardies^ aient été beaucoup plus conséquents dans la vie ordinaire. La plupart out dû flotter entre le libertinage d’esprit et les souvenirs du catholicisme, dans lequel ils avaient été élevés ; du reste, la simple prudeuce les empêchait de se brouiller avec i’Église.

Comme leur rationalisme se rattachait aux débuts de ia critique historique, il est possible qu’il ait surgi de temps à autre une critique timide de l’histoire biblique. La chronique a enregistré uu mot de Pie II*, qu’il a dit comme avec l’intention de prévenir les objections : tt Lors même que le christianisme n’aurait pas pour lui l’autorité des miracles, Ü aurait fallu l’adopter, rien qu’à cause de son caractère profondément moral. » Quand Lorenzo Valia appelle Moïse et les évangélistes de simples historiens, il ne veut nullement les rabaisseï, il est vrai, mais il sait fort bien qu’en leur donnant cette dénomination , il heurte les traditions séculaires de l’Église, de même que lorsqu’il se refuse à voir dans le Symbole des Apôtres l’œuvre de tous les apôtres à la fois et qu’il conteste rauiheuticité de la lettre d’Abgarus au Christ*. On ne se faisait pas faute de se moquer des légendes, en tant qu’elles contiennent des variantes fantaisistes des miracles relatés par la Bible ■, et ces moqueries avaient » Platina, Vitœpontig., p. 311 ; Chrùtianam fdem, $i miraculis non euet approbata, honetitue «va reeipi debuiue. Il faut considérer pourtant que les paroles que Platina prête au Pape ne peuvent pas être réputées comme parfaitement authentiques. ^Prafaito, Historia Ferdimndi, I [Revue ktstor., XXXIII, p. 61), et Antid. tn Pogg., lib. IV, 0pp., p. 256 S5. D’après Pontanus, De ser~ mone. lib. ï, cap. xviii, Valla ne dubUavent quxdem dieere profiterique pahm habere se quoque in CAristum spieula ; toutefois, il faut se rappeler que Pontanus était lié avec les adversaires de Valla.

  • Surtout quand les moines fabriquaient des légendes de toutes