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286 MOEURS ET RELIGION.

fût chassé. Les anciens, quand ils parlaient dans ce sens, avaient du moins le sentiment de Peuvie des dieux. En Italie, c’étaient probablement les coodoUieri (t. 1, p. 26) qui avaient donné le premier exemple de ces imprudentes vaoteries.

La plus forte influence de l’antiquité retrouvée sur la religion ne tenait pas, du reste, à un système philosophique, à une doctrine ou à une opinion des anciens, mais à un jugement qui dominait toute la vie. On préférait les hommes et en partie aussi les institutions de l’antiquité aux hommes et aux institutions du moyen âge, on voulait imiter les anciens de toutes les manières, et Ton devint ainsi complètement indifférent â la pureté de l’idée religieuse. L’admiration de la grandeur historique du passé absorbait tout te reste. (Comp. 1.1, p. 361 ; apjsendice n* 2, p. 362 ; appendice n* 3, t. II, p. 190.) Les philologues avaient, de plus, maints travers particuliers qui attiraient sur eux rattentiou du monde. Sans doute on ne saurait déterminer bien exactement jusqu’à quel point le pape Paul II était fondé à reprocher leur paganisme à ses secrétaires et â leurs consorts, attendu que Platina, sa principale victime et son biographe (t. I, p. 285 ; t. Il, p, 61), s’est admirablement entendu à tttenlum hoe eonditwn « Joanne Bentivolo secundo Patrice rectore, eui eirfiM et/ortuna cuneta quœ optari postunt bona affatim prœstUerunt, D’aprèS leS paroles da chroniqueur, cette inscription ne peut pas s’étre trouvée sur la tour nouvellement construite, bien qu’on ne puisse dire exactement où on l’avait mise 11 dit : In fundamento turris., quœdam vasa... cum literis iaeisis, reproduit une inscription après ce qu’il écrit â titre d’introduction : inter alia insculptum est taie epUa~ phitm infra terraw ineuUum, et dit ensuite : In atio ángulo hujus verba sculpta sunt numoriœapudpósteros diutmmiorisergo. Puis vient l’ioscrip* tion que nous donnons ici. Était-elle visible ou cachée ? Dans le dernier cas, il s’y rattacherait une idée nouvelle : on voulait assurer magiquement l’existence de l’édifice au moyen de rînscription secrète, que peut-être le chroniqueur seul connaissait encore.