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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/332

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»28 MŒURS ET RELIGION.

nair. : de médailles d’or et d’argent’, el Plalina est assez tenté de reconnaître là dedans un télesma païen. Sans doute Paul ne se doutait, pas plus que son biographe, de la signification religieuse qu’un tel sacrifice avait au moyen âge *.

Pourtant cette magie ofTicielIe, qui, du reste, n’est guère qu’un reste de traclitiou vague, n’avait pas à beaucoup près Timportauce de la magie secrète, servant à des vues personnelles.

L’Arioste a réuni, dans sa comédie du Nécromant*, tout ce qu’on voyait à cet égard dans la vie de tous les jours. Sou héros est un de ces nombreux Juifs chassés d’Espagne, bien qu’il se fasse aussi passer pour Grec, Égyptien et Africain, et qu’il change sans cesse de nom el de masque. 11 sait, il est vrai, au moyeu de ses conjurations, changer le jour en nuit et la uuit en jour, faire trembler la (erre, se rendre invisible, métamorphoser les hommes en bétes, etc. ; mais ces vanterics ne sont pour lui qu’une sorte d’enseigue ; son véritable but, c’est d’eiploiter les malheurs et les passions des couples mal assortis, et sous ce rapport, les traces qu’il laisse ressemblent à la bave d’une limace, mais sou eut aussi à la grêle dévastatrice. Pour arriver à ses fi us, il réussit à faire croire que la caisse dans laquelle est caché un amant est pleine d’esprits, ou qu’il peut faire parler un cadavre, etc. Ce qui prouve du moins en fdveur du bon sens public, c’est que les poëtes et les nouvel istes pouvaient se permettre de ridiculiser ces sortes de gens, et 1 Platina, VUœ pont{/„ p. 320 : Vetere$ potiut hoe in re qwm Petrum, Mnachtum et Linum imitalut.

» Qu’on retrouve très-bien d^ns Suoerius, p* ex„ De eonsecratione eeeUsiæ ;Duchesne, Scriptores, IV, p. 355), et dans Cbron. Petershusamtm, F, 13 et 16.

» Comp. aussi la Calandre de Bibiena*