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832 MOEURS ET RELIGION.

ici encore, il faut sans doute ajouter que la dimiaution de la croyance aux sorciers n’a pas eu nécessairement pour conséquence de fortifier la croyance à un système du monde régulier et moral, mais qu’elle n’a laissé peut être chez bien des individus qu’un fatalisme vague, ainsi que l’avait fait la disparition de la croyance à l’influence des astres.

Nous pouvons passer entièrement sous silence quelques fausses sciences secondaires, telles que la pyroraancie, la chiromaucie etc , qui n’eurent, pour ainsi dire, quelque vogue qu’à la suite de l’affaiblissemeat de la croyance aux conjurations et aux étoiles ; même la physiognomooie qui surgit n’a pas à beaucoup près rinicrêt que devrait faire supposer son nom. En effet, elle n’apparaît pas comme la sœur et Tàme de l’art plastique et de la psychologie pratique, mais comme une nouvelle espèce de fatalisme, comme la rivale déclarée de l’astrologie, ce qu’elle avait peut-être été déjà chez les Arabes. Bartolommeo Gode, par exemple, l’auteur d’un traité de physiognomonie, qui se donnait le titre de métoposcope *, et dont la science rappelait, suivant l’expression de P. Jove, un des premiers arts libéraux, ne se contenta pas de faire des prédidions aux gens les plus intelligents qui venaient le consulter tous les jours, mais il écrivit même une « liste d’individus dont la vie était menacée par de grands dangers de diverse nature ». Bien qu’ayant vieilli an milieu des lumières de la civilisation romaine — in hoc luce Romana ! — P. Jove trouve que les prédictions contenues dans ce tableau ne se sont ’ Limerno Pittoco se moque de reite superstition, qui était commune chez les soldats [vers I620). voir Orlandim, cap. v, str. 60.

  • Paul. Jov., Eîog. Utt., p. 106 ss. Sub roee Cociei,