Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/78

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comme un tribut légitime les hommages d’italiens célèbres d’autres contrées, comme, par exemple, le magnifique seizième chant de l’Arioste.

Une excellente peinture des Italiens au point de vue du travail et du caractère, peinture un peu superficielle et trop flatteuse pour les Lucquois, à l’un desquels Tauteup avait dédié son livre, c’est celle qu’a faite Ortensio Landi ; disons toutefois qu’il aime tant à s’envelopper de mystère et à garder sa liberté d’imagination en dépit de Thistoire, qu’il ne faut admettre qu’avec précaution et après mûr examen ses assertions en apparence les plus sérieuses [1]. Environ dix ans plus tard, le même Landi a publié un Commentario [2] qui, parmi beaucoup d’absurdités, renferme aussi bien des indications précieuses sur le triste état de décadence de l’Italie au milieu du siècle [3]. Léandre Alberti [4] n’est pas, dans la description des différentes villes, aussi complet qu’on devrait s’y attendre.

Quelle influence cette étude comparée des populations a-t-elle eue sur d’autres nations, surtout grâce à l’humanisme italien ? C’est une question que nous ne sommes pas à même d’éclaircir. En tout cas, sous ce rapport comme sous celui de la cosmographie, c’est encore à l‘Italie qu’appartient la priorité.

    témoin le sonnet d’Alphonso de‘ Pazzi au non-Toscan Annibal Caro (dans Trücchi, T, c. iii, p. 187) :

    Misero U Varchi ! e più infelici noi.
    Se a vostri virtudi accidentali
    Aggiunto fosse’t natoral. ch’è in noll

  1. Voir à l’appendice no 2.
  2. Voir à l’appendice no 3.
  3. Descrizione di tutta l‘ltalia.
  4. On trouve fréquemment des énumérations plaisantes de villes, par ex. dans ia Macaronéide, Phantas. II. Pour la France, c’est Rabelais qui a connu la Macaronéide, qui est la grande source de plaisanteries, d’allusions et de malices locales et provinciales.