Aller au contenu

Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnifique de force intérieure — La laie d’Albe (Sala degli Animali) [a] est un groupe de famille d’un sentiment rude et tendre à la fois ; plein de vie et de réalité.

Parmi les bestiaux, le taureau Farnèse [b], de grandeur gigantesque, ne s’est conservé qu’au prix de fortes restaurations. En outre, le Musée de Naples (1re salle des Bronzes) [c] renferme un petit bœuf d’un travail médiocre. On cherche vainement peut-être dans les petits bronzes de différentes galeries une réminiscence de la célèbre vache de Myron. Une grande vache de marbre, dans la 5e salle du Palais de Latran [d], est d’un travail superficiel, mais très caractéristique. Au Nouveau Musée du Capitole [e] (6, 7) se trouve un fragment excellent de taureau.

Au Musée de Palerme [f] on voit le célèbre bélier au repos, en bronze, de Syracuse, d’un travail erveilleux.

Les deux gracieux chevreuils du Musée de Naples (1re salle des Bronzes) [g] sont d’un détail assez achevé. Le grand cerf de basalte, au Musée du Palais de Latran [h], 5e salle, est également un bon travail.

Les oiseaux ne sont, pour la libre sculpture en marbre, un sujet spécial que par exception ; cependant il se présentait, au moins pour l’aigle, plus d’une occasion qu’on ne pouvait éviter. De toutes les représentations (le Ganymède, aucune peut-être ne donne à l’aigle un complet sentiment de vie, quoique les motifs opportuns ne manquent pas (voir p. 111-112). Dans les monuments romains, l’aigle n’était traité qu’en décoration, pour d’autres raisons. Cependant, parfois, l’art s’était occupé sérieusement du roi des oiseaux et l’avait traité dans le même style plastique qu’aujonrd’hui, c’est-à-dire avec un renforcement considérable des parties inférieures (une espèce de genou très couvert de plumes) et nue tête grandiosement transformée. L’un des meilleurs exemplaires est toujours l’aigle du bas-relief du vestibule des SS. Apostoli à Rome [i].

La Sala degli Animali [j] nous donne, comme on l’a dit, l’idée de l’extension quantitative que cette sculpture d’animaux a atteinte. C’est là que se trouvent l’éléphant, au moins en bas-relief réduit, le Minotanre, une tête énorme de chameau, une tête d’âne (sans grande originalité), des crocodiles, des panthères, des léopards (avec taches incrustées) ; puis des groupes de combat ou de proie, comme ceux du lion et du cheval (voir plus haut), du chien et du cerf, de la panthère et de la chèvre, de l’ours et du bœuf, etc. ; de petits amphibies et des animaux marins, souvent en marbre de couleur ; des oiseaux, p. ex. des paons, etc. Plusieurs de ces œuvres ont le caractère d’un simple jeu.

Toute une série de têtes d’animaux colossales, de la Villa d’Adrien, se trouvent au Palais Valentini, sur la place des SS. Apostoli, à Rome [k]. En dehors de cela, on trouve, dans les collections de petits bronzes (p. ex. au Musée de Naples [l], 1re salle des Bronzes ; aux Uffizi de Florence [m], 2e salle de la même division, sixième vitrine), une grande quantité de sujets d’animaux, précisément les plus beaux et les plus animés, dans