de stuc leur donne l’apparence de monolithes. Les cinq fenêtres de la tribune sent fermées par de grandes plaques de marbre transparent. La barrière en pierre et l’ambon du chœur doivent être comptés au nombre des plus belles pièces décoratives du même genre que les décorations du baptistère de Pise ; les dalles à l’entrée de la nef, avec nielles semblables à celles du baptistère de Florence, portent la date de 1207. Si, du dehors, on considère le bas de l’abside et les parties voisines, la différence des matériaux, la forme des contreforts, le style des arcs aux fenêtres de la crypte donnent à croire que cette dernière, ici comme dans la cathédrale de Fiesole, loin d’être une construction plus récente, appartient au contraire à un sanctuaire plus ancien. Les pavés en mosaique de Pise, au contraire (baptistère, cathédrale, S. Pierino) de même que ceux de S. Frediano à Lucques, sont encore presque entièrement dans le goût de la technique romano-chrétienne, telle qu’elle a déjà été décrite (p. 19).
Le baptistère S. Giovanni [a] qui, originairement, était la cathédrale de Florence, marque un sommet dans l’architecture décorative en général. La distribution des différentes teintes de marbre selon les fonctions des différentes parties de l’édifice (corniches et encadrements noirs, surfaces blanches, etc.), est déjà plus élégante et plus réfléchie que dans la cathédrale même[1]. Il y a de plus une beauté singulière et une rare mesure dans les détails plastiques, les corniches conronnant les trois étages, les piliers muraux qui, à sections rectangulaires en bas, continuant en demi-octogones, puis, sous forme de pilastres cannelés, transmettent le mouvement à l’attique. L’intérieur, très imposant, rappelle distinctement le Panthéon ; le vaste espace est recouvert d’une seule coupole octogone ; devant chacune des huit niches du rez-de-chaussée, deux colonnes, inutiles en apparence, trahissent, du moins, chez l’architecte, le désir d’atteindre à une ordonnance monumentale. Ces colonnes sont du granit oriental, les chapiteaux corinthiens dorés, travaillés sans doute pour leur destination spéciale, s’inspirent fidèlement des modéles romains. La galerie de l’étage supérieur avec pilastres corinthiens et colonnettes ioniques se rattache harmonieusement à l’étage inférieur. Ici, pour la première fois, aux angles de l’édifice, où l’œil cherche un support, il y a un espace vide entre les pilastres qui encadrent les côtés de l’octogone : l'’effet n’est encore que choquant, parce que le marbre sombre parait tenir lieu de support. Mais, quand ce sont des pilastres foncés qui s’élèvent sur un fond clair, comme dans la chapelle degli Angeli [b], et dans la sacristie de S. Spirito [c], il en résulte une impression pénible d’instabilité.
- ↑ D’après Vasari, l’incrustation du baptistère, au moins des parties inférieures, serait l’œuvre d'Arnolfo, l’architecte de la cathédrale, un peu après 1294. Mais des paroles de Vasari lui-meme, il ressort qu’Arnolfo a seulement complété les parties déjà existantes et les a débarrassées des additions qui en dénaturaient le caractère.