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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 2e partie, trad. Gérard, 1892.djvu/320

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ŒUVRES DÉCORATIVES : PÉROUSE, ROME.

l’ensemble forme comme un cours complet de la décoration sur bois.

Au nombre des marqueteries les plus riches et les plus achevées, il faut placer les nombreuses portes du Palais Ducal [a] d'Urbino, ainsi que la boiserie du cabinet de travail du duc. Les parties ornementales (y compris les natures mortes originales que nous avons caractérisées plus haut) sont à la hauteur des figures mêmes (1476). — Une armoire incrustée, d’une simplicité élégante, par Giul. da Majano, dans la sacristie peinte par Signorelli (cathédrale [b] de Loreto, à gauche dans le chœur). À Loreto encore, dans une autre sacristie (même côté), une belle boiserie incrustée du temps de Léon X.

À Rome, il n’y a que peu de travaux de cette sorte, mais ce sont des œuvres importantes, de la bonne époque, telles que les portes des chambres de Raphaël au Vatican [c] sculptées sous Léon X par Giovanni Barile et ornées d’incrustations par Fra Giov. da Verona. Il semble que dans ce travail on ait tout particulièrement pesé les rapports des deux genres, et les limites de l’effet imposé par le voisinage de la fresque. Les portes des Loges, entre autres, au Vatican, datent presque toutes de pontificats plus récents. — Les stalles de S. Eusebio [d] sont un bon travail de la fin du XVIe siècle. — Celles de la chapelle du chœur à Saint-Pierre [e] ne datent que de l’époque du baroque. Rome possède peut-être les deux plus beaux plafonds de bois de la Renaissance. L’un (de Giuliano da Majano ?) à S. Marco [f], modeste et primitif, du temps de Paul II ; l’autre, de Giuliano da Sangallo, à S. Marie Maggiore [g], fondation d’Alexandre VI, doré sur fond blanc (ce qui est d’ailleurs rare, trop rare), d’une richesse admirable et pourtant discrète. — Dans toutes les églises sans voûte il y a désormais des plafonds d’un luxe imposant ; mais le style baroque se trahit, sans compter le détail, dans la distribution, souvent bizarre, en contradiction avec la disposition réelle des poutres, ou leur disposition présumée et telle que l’œil l’exigerait. La peinture bigarrée (or, bleu, rouge) achève l’impression de lourdeur. Vers l’an 1600, pour la plupart : les plafonds de S. Maria in Trastevere [h], S. Crisogono [i], Araceli [j], Latran [k], S. Cesarea [l] S. Martino ai Monti [m], etc. C’est une impression singulièrement plus fraîche que produisent les plafonds sans couleur autre que la teinte du bois, comme à S. Lorenzo fuori le mura [n] (partie postérieure), à S. Agnese fuori [o], et le plafond si imposant de la grande salle de devant au Palais Farnese [p].


Naples est riche en stalles imposantes et en armoires dans le style du baroque, mais possède aussi des travaux de la première Renaissance, marqueteries ou sculptures. De ce nombre sont les stalles du chœur à Monte Oliveto [q], à S. Severino [r], à S. Pietro a Majella [sa], à S. Angelo a