Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/108

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dit-il. J’y pensais dans mon hamac, sur le vaisseau, et je me demandais si vous ressembliez à mon père.

— Eh bien ? demanda le comte.

— Eh bien ! répliqua Cédric, j’étais très jeune quand il mourut, aussi je ne me le rappelle pas très bien ; mais je ne crois pas que vous lui ressembliez.

— Vous êtes désappointé, alors ?

— Oh ! non, répondit poliment le petit lord. Naturellement cela fait plaisir de voir quelqu’un qui ressemble à votre père ; mais cela n’empêche pas que votre grand-papa vous plaise, quand même il est tout différent de votre père. On aime toujours ses parents, et on les trouve toujours très bien. »

Le comte parut un peu déconcerté. Il ne pouvait pas dire, lui, qu’il eût jamais aimé ses parents.

Il avait au contraire été un tyran pour tous les membres de sa famille, et il s’en était fait haïr cordialement.

« Quel est l’enfant qui n’aime pas son grand-père, surtout un grand-père qui a été si bon que vous l’avez été pour moi ? reprit Cédric.

— Ah ! dit le comte avec un singulier éclair dans les yeux, j’ai été bon pour vous ?

— Sans doute, répondit vivement le petit lord, et je vous suis bien reconnaissant pour Dick, pour Brigitte et pour la marchande de pommes.

— Dick ! exclama le comte ; Brigitte ! la marchande de pommes !

— Oui, expliqua Cédric, ce sont ceux pour qui vous m’avez