Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/109

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donné de l’argent : cet argent que vous aviez dit à M. Havisam de me remettre si j’en avais besoin.

— Ah ! je sais ! Eh bien ! qu’avez-vous acheté avec cet argent ? j’aimerais à le savoir. »

Il fronça de nouveau les sourcils et regarda Cédric fixement. Il était curieux de savoir de quelle manière l’enfant avait usé de ses dons.

« Vous ne connaissez pas Dick, commença l’enfant, ni la marchande de pommes, ni Brigitte ; ce n’est pas étonnant, car ils demeurent très loin d’ici. Ils sont de mes amis. Et d’abord, il faut que je vous dise que Michel était malade.

— Qui est Michel ? demanda le comte.

— Le mari de Brigitte. Ils étaient tous les deux dans un grand embarras. Quand un homme est malade, qu’il ne peut pas travailler et qu’il a douze enfants, vous pensez si c’est triste ! Michel a toujours été un bon ouvrier. Le soir que M. Havisam était à la maison, Brigitte est venue pleurer dans la cuisine, en disant qu’il n’y avait plus rien à manger chez elle, que ses enfants allaient mourir de faim et qu’elle ne pouvait pas non plus payer son loyer. Enfin elle était bien malheureuse. J’étais allé à la cuisine pour tâcher de la consoler ; M. Havisam m’a envoyé chercher, et il m’a dit que vous lui aviez donné de l’argent pour moi. Alors j’ai couru aussi vite que j’ai pu à la cuisine et j’ai donné à Brigitte l’argent que M. Havisam venait de me remettre. Elle pouvait à peine en croire ses yeux. Voilà pourquoi je vous ai beaucoup de reconnaissance.

— Bien, dit le comte ; et ensuite ? »