Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/110

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Dougal pendant ce temps était resté assis près de la chaise de Cédric. Plusieurs fois il avait tourné la tête du côté de l’enfant, pendant qu’il parlait, comme s’il prenait grand intérêt à la conversation. Le vieux lord, qui le connaissait bien, l’avait examiné avec beaucoup d’attention. Ce n’était pas un chien à donner légèrement son affection, et le comte avait été frappé de la manière dont il avait paru reconnaître le pouvoir de l’enfant. Juste à ce moment, le dogue donna une preuve de plus de la confiance que lui inspirait le petit lord, en posant sa tête de lion sur ses genoux.

En passant doucement la main sur le fauve pelage de son nouvel ami, Cédric continua :

« Ensuite ? Ensuite ce fut Dick.

— Dick ? Qui est ce Dick ? demanda encore le comte.

— C’est un garçon dont le métier est de faire reluire les bottes des messieurs. Il est très honnête et il fait son état de son mieux. C’est un de mes amis : pas tout à fait aussi vieux que M. Hobbes, mais grand tout de même. Je crois qu’il a seize à dix-sept ans. Il m’a fait un cadeau quand je suis parti. »

Il mit la main à sa poche et en tira un objet plié avec soin, et le secoua d’un air de satisfaction affectueuse. C’était le mouchoir de soie rouge semé de fers à cheval.

« Il m’a donné ce mouchoir, et je le garderai toujours, dit Sa petite Seigneurie. On peut le mettre autour de son cou ou le laisser dans sa poche, comme on veut. Il l’a acheté avec le premier argent qu’il gagna quand je lui eus donné ses brosses et tout ce dont il avait besoin. C’est un souvenir. Quand je le verrai, je me rappellerai toujours Dick. »