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XXIII


Environ une semaine après cette promenade, l’enfant, revenant un jour d’une visite à sa mère, entra dans la bibliothèque avec une figure toute soucieuse. Il s’assit sur la chaise à haut dossier sur laquelle il s’était assis le jour de son arrivée, et pendant quelques instants, il resta les yeux fixés sur les cendres du foyer, d’un air pensif, sans rien dire. Le comte le regardait en silence, se demandant ce qui était arrivé. Évidemment le petit lord avait quelque chose dans l’esprit. À la fin, il releva la tête.

« Newick sait-il tout ce qui se passe ici ? demanda-t-il.

— C’est son affaire de le savoir, répliqua le comte. S’est-il montré négligent ? »

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, rien n’était plus agréable au vieux lord que l’intérêt porté par son petit-fils à ses tenanciers. Il ne leur en avait jamais porté lui-même ; mais il était bien aise de voir que les pensées sérieuses se mêlaient dans la tête bouclée de Cédric aux pensées de plaisir et d’amusement qui convenaient à son âge.