Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/30

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de déjeûner ; cependant, que je ne vous gêne pas, je trouverai bien quelque part un livre, une gazette, ou quelque autre brochure, pour passer le temps jusqu’à ce que madame Delvile soit visible. Vous ne pourrez jamais me gêner, répondit-il, qu’en m’ordonnant de quitter les lieux où vous êtes. Il y a long-temps que j’ai déjeûné ; et je reviens en ce moment de chez M. Belfield. J’ai eu le plaisir de le voir chez lui ce matin pour la première fois. — Et comment l’avez-vous trouvé, monsieur ? pas aussi bien qu’il croit l’être lui-même ; il était de très-bonne humeur, entouré de ses amis, avec lesquels il s’entretenait gaiement. Mais j’ai remarqué aux changements fréquents de son visage, des signes de douleur et de souffrance, qui m’ont obligé, tout enchanté que j’étais de sa conversation, d’abréger ma visite, et de faire entendre à ceux qui étaient auprès de moi, que je croyais convenable de le laisser tranquille. — Avez-vous vu son chirurgien, monsieur ? non ; mais le blessé m’a dit qu’il ne le panserait plus qu’une