Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que je n’anticipe jamais que de six mois sur mes revenus ; car dès que je touche l’argent de ma pension, je le donne jusqu’au dernier sou pour acquitter ce que je dois, et j’emprunte de nouveau ce dont j’ai besoin jusqu’à la fin du semestre ; je paie de même, et ainsi de suite.

Voilà, répondit Cécile, une méthode qui paraît n’avoir été inventée que pour vous tenir toujours dans un état de détresse. Pardonnez si je vous parle si librement ; je crains que M. Harrel n’ait encore moins d’exactitude et d’attention que vous, dans ses affaires ; sans quoi il ne serait pas si souvent dans l’embarras. Quel en sera le résultat ? Daignez, ma chère Priscille, lire un peu dans l’avenir, et vous tremblerez, en réfléchissant à la perspective qui se présente devant vous.

Madame Harrel parut effrayée de cette réflexion, et la pria de lui dire ce qu’elle voulait qu’elle fît. Alors, Cécile lui proposa avec autant de prudence que de douceur, un plan général de réforme