Aller au contenu

Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moiselle Belfield, et les promesses de lui être utile rendaient la découverte qu’elle venait de faire, plus embarrassante, et détruisait le projet qu’elle avait de vivre avec cette amie.

La pitié que mademoiselle Belfield lui inspirait, n’était cependant point diminuée par la jalousie ; elle ne soupçonnait pas qu’elle fût aimée de Delvile, dont l’ambition lui faisait redouter plutôt une rivale d’une naissance plus élevée, que d’imaginer qu’il se fût arrêté un seul instant à penser à la pauvre Henriette : cela n’empêchait cependant pas qu’elle ne fût très-impatiente de savoir depuis quand ils se connaissaient ; combien de fois ils s’étaient vus, quelle attention, lorsqu’ils s’étaient entretenus ensemble, il avait faite à elle, et l’époque où cette dangereuse passion s’était emparée de son cœur.

Quoique cette curiosité fût aussi vive qu’elle était naturelle, son premier soin fut cependant de réfléchir à la manière dont elle devait se conduire dans cette conjoncture. Elle ne croyait pas avoir le droit d’écouter