Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/96

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tion de cette malheureuse famille la pénétrait d’horreur et de pitié ; elle ne s’occupa qu’à penser au parti qu’il lui conviendrait de prendre dans cette occurrence. Elle n’hésita pas à décider qu’elle ne les accompagnerait point dans leur fuite ; le tort irréparable qu’elle avait déjà fait à sa fortune lui paraissait plus que suffisant ; elle n’avait que trop satisfait aux idées les plus romanesques qu’on pût jamais se former des devoirs qu’imposaient l’amitié et la bienfaisance. Elle s’occupa dès-lors des moyens de sortir d’une maison dont la ruine était assurée, et malgré les obstacles qui pouvaient l’empêcher d’habiter chez M. Delvile son tuteur, elle ne crut pas pouvoir choisir un autre asyle.

Elle était encore irrésolue, lorsqu’elle reçut un message de la part de M. Arnott, qui la priait de lui accorder un moment d’entretien. Elle descendit sur le champ, et le trouva dans la plus grande détresse, Oh ! mademoiselle Beverley, s’écria-t-il, que puis-je faire pour ma sœur ? Comment appaiser sa douleur ? n’allez pas