Aller au contenu

Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

t-elle, il n’existe pas une seule personne à qui il ait jamais osé faire la moindre proposition. Je connais actuellement une jeune demoiselle qui est un très-riche parti, et qui a autant de goût pour lui, ainsi que je l’en ai prévenu, qu’aucun homme pourrait désirer ; mais il est impossible de le lui persuader, quoiqu’il ait été élevé à l’université, et qu’il soit plus instruit, ou du moins tout autant que qui que ce soit du royaume. Eh bien donc, répartit M. Delvile en se radoucissant, il paraît que la difficulté ne vient pas du côté de la jeune personne ? — Oh, mon dieu ! non, monsieur. S’il l’avait demandée, il y a long-temps qu’il l’aurait. — Elle est venue très-souvent le chercher ; mais ayant été, ainsi que je vous l’ai déjà dit, élevé à l’université, il a cru en savoir plus que moi ; et j’ai eu beau prêcher, tout ce que j’ai pu lui dire a été inutile.

La consternation de Cécile, en entendant cette conversation, ne pouvait être égale qu’à la honte qu’en avait Henriette