Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/151

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qui, quoiqu’elle ignorât quel était celui avec qui sa mère s’entretenait, sentait pourtant le peu de vérité et l’indécence de ses propos.

J’imagine, monsieur, continua madame Belfield, que vous connaissez mon fils ? — Non, madame, mes connaissances sont peu nombreuses. — Cela étant, monsieur, vous ne sauriez juger de son mérite, et de ce qu’il a droit d’en attendre. Quant à cette jeune demoiselle, elle l’a découvert, monsieur, dans un temps où personne de ses parents ni de ses connaissances ne savait ce qu’il était devenu. C’est elle la première, monsieur, qui est venue m’en donner des nouvelles, quoique je sois sa propre mère. L’amour, monsieur, est furieusement clairvoyant. Tout cela n’a rien produit, et mon fils a été assez opiniâtre pour ne pas profiter de ses bonnes dispositions.

Cécile irritée, fut sur le point de se montrer pour se justifier ; elle se retint, en considérant que se trouvant chez Belfield, il ne serait plus possible de dé-