Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page n’a pas pu être entièrement corrigé, à cause d’un problème décrit en page de discussion.

chez M. Monckton. Les réflexions que cette malheureuse visite lui occasionna, furent très amères, la situation dans laquelle elle avait été surprise, cachée seulement avec Belfield et sa sœur, l’assurance positive du goût que sa mère lui avait prêté pour lui devaient paraître à M. Delvile des preuves incontestables de la vérité des soupçons qu’il lui avait rapportés dans leur dernière entrevue. Delvile lui-même, qu’elle croyait hors du royaume, serait peut-être informé de cette aventure aussi bien que sa mère ; elle allait perdre leur estime, et cette pensée la désolait. S’adresser encore à M. Delvile père, c’était s’exposer à de nouveaux outrages ; elle ne voulut pas même lui écrire, ni à son fils, quoiqu’elle en eût d’abord grande envie. Après avoir changé plusieurs fois de sentiment, sa délicatesse se trouva enfin d’accord avec sa raison ; elle conclut que le parti le plus prudent, dans une situation aussi épineuse, était de s’en remettre à la destinée et de laisser au temps le soin de sa justification.