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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/51

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sait elle-même. Depuis son entrée dans le monde, depuis qu’elle avait connu combien le rôle dont elle se trouvait chargée était difficile, cette digne dame avait été la seule à qui elle eût ouvert son cœur et confié ses inquiétudes. Quoique ses conseils ne lui eussent pas été fort utiles, elle avait toujours été convaincue de son amitié et du sincère intérêt qu’elle prenait à elle ; et tandis que son jugement fort supérieur à celui de son amie dirigeait sa conduite, elle avait la consolation de communiquer ses projets, et de confier ses peines à une amie à laquelle rien de ce qui la regardait n’était indifférent.

Elle ressentit donc très-douloureusement sa perte, qu’elle ne voyait aucun moyen de remplacer : elle lui parut irréparable, et elle la pleura amèrement.

Lorsque la première douleur de ce cruel événement fut un peu dissipée, elle dépêcha un exprès à monsieur Monckton pour lui en faire part, et le prier de venir la voir le plutôt possible. Il arriva bien-