Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/207

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espérant cependant encore que l’explication qu’il y venait chercher serait satisfaisante.

La porte était ouverte… une chaise attendait… madame Belfield était en sentinelle dans le corridor : les apparences étaient alarmantes et bien propres à augmenter ses soupçons. Il avait demandé son fils d’une voix presqu’éteinte… elle lui avait répondu qu’il était en affaires avec une dame et qu’il ne voulait point être interrompu. Cette fatale réponse, dans un moment où il se trouvait en proie aux plus violents soupçons, fut décisive : il s’était avancé, avait ouvert la porte… et les voyant ensemble seuls, sans que personne de la maison fût avec eux, il avait eu peine à contenir sa fureur. Oh ! mon cher docteur, continua-t-il, oserais-je me flatter que la réunion de toutes ces circonstances puisse excuser auprès de cette femme chérie le mouvement de jalousie qui s’empara de moi ? Jamais je ne me le pardonnerai ; mais elle qui est la douceur même, qui a toujours été si bonne, si