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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/41

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être témoin de votre félicité mutuelle : si malheureusement ma maladie avait des suites funestes, et que je ne pusse jouir de ce bonheur, je ne suis plus inquiète du sort de Delvile, qui était la chose de ce monde qui m’intéressait le plus. Puisse le ciel exaucer les vœux que je lui adresse pour tous deux ! car je ne mets plus de différence entre vous. Il y a long-temps que mon amitié me portait à désirer que vous devinssiez ma fille. Aimez-la, Mortimer, comme elle le mérite, et chérissez-la avec la plus vive reconnaissance… Bannissez, chère Cécile, toutes les craintes qui vous agitent, et soyez sûre que vous trouverez en Mortimer Delvile un époux qui adorera vos vertus et fera honneur à votre discernement. Elle l’embrassa encore ; et voyant qu’elle était trop affectée pour parler, elle la laissa partir sans en exiger de réponse. Elle se leva le lendemain de très-bonne heure, et elle envoya sa femme-de-chambre chez madame Hill, donna quelques commissions à son laquais