Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/60

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et de bien triste, il lui était impossible de deviner ce que ce pouvait être ; elle n’avait ni la force ni le courage de le lui demander. Delvile, à la fin, s’étant un peu remis de son trouble, donna plus de suite à ses propos, et la regardant d’un air inquiet, lui dit : pourquoi ce silence, ma Cécile ? Je ne sais, répondit-elle en s’efforçant de parler ; mais je ne m’attendais point à vous voir : je vous écrivais dans ce moment, comptant que vous recevriez ma lettre à Margate, où j’allais l’adresser. Continuez donc à écrire : mais adressez votre lettre à Ostende : j’y serai avant l’arrivée de la poste, et je ne voudrais pas perdre une ligne, un mot de votre part, pour tout ce que l’univers pourrait m’offrir de plus précieux. Plus promptement que la poste, s’écria Cécile ! mais comment madame Delvile pourrait-elle… elle s’arrêta, ne sachant ce qu’elle devait lui demander. Elle est actuellement en route pour Margate, et j’espère y arriver avant elle,