Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/123

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« Ne vous inquiétez point de notre vieille, s’écria le capitaine ; elle est à l’épreuve de la pluie : je réponds d’elle ; et d’ailleurs, comme nous sommes tous Anglais, elle ne risque pas de rencontrer pire que nous ».

« Je ne prétends pas la protéger, répondit madame Mirvan ; mais, comme elle appartient à notre partie, il seroit de la dernière indécence de l’abandonner dans un tel embarras ».

« Peste ! reprit le capitaine, que l’accident de madame Duval avoit mis de fort bonne humeur : si un de ces vilains Anglais lui faisoit quelque honnêteté, ce seroit un coup de poignard pour elle ».

Madame Mirvan l’emporta cependant, et nous descendîmes tous pour attendre que madame Duval fût pourvue d’une autre voiture. Nous la trouvâmes avec M. Dubois, au milieu des laquais, occupée à essuyer son négligé, qu’elle disoit être d’une étoffe de Lyon d’un nouveau goût, et auquel elle s’intéressoit beaucoup. Sir Clément Willoughby lui offrit son équipage ; mais elle étoit trop piquée de ses railleries pour l’accepter. Nous attendîmes long-temps, sans qu’on pût se procurer une autre remise. Enfin le Capitaine consentit à accompagner sir