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neur de me présenter, étoient M. Branghton, son fils et ses deux filles.

Le père, qui est neveu de madame Duval, peut avoir environ quarante ans. Il ne manque pas de bon sens ; mais je le crois rempli de préjugés. Il n’a jamais quitté la capitale, et je lui suppose un grand fond de mépris pour tous ceux qui ont vécu en province.

Son fils m’a paru moins intelligent, quoique d’un caractère éveillé ; mais sa gaîté ressemble à celle d’un écolier étourdi et tapageur.

Il fait peu de cas de son père, à cause de son extrême assiduité au travail et de sa passion pour l’argent ; je doute cependant qu’il ait assez de talens, ni même assez de bonté de cœur, pour atteindre à une sphère plus élevée. Son principal amusement consiste à tourmenter et à ridiculiser ses sœurs, qui, en revanche, le méprisent souverainement.

Miss Branghton l’aînée est d’une figure assez revenante, mais qui annonce de la fierté, de l’affectation et une humeur peu sociable. Elle hait Londres sans savoir pourquoi ; car il est aisé de voir qu’elle n’en est jamais sortie.

Miss Polly Branghton peut passer pour jolie : elle est d’une grande simplicité,