Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/294

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pressions ; elle regrette la facilité avec laquelle elle a abandonné la direction de cette affaire à des gens qui ne s’y entendoient pas, elle jure qu’elle ne prendra plus conseil que d’elle-même.

Je me suis récriée, comme de raison, contre ses projets violens, et je l’ai suppliée de nous épargner des poursuites qui ne serviront qu’à aigrir les esprits ; je lui ai représenté que ce ménagement est d’autant plus convenable, que la lettre de sir Belmont semble insinuer qu’il se propose de reprendre cette affaire dans la suite avec lady Howard. Tous mes efforts ont été inutiles : madame Duval s’est attachée à un plan dont l’idée seule m’effraie déjà ; elle prétend me conduire à Paris, me présenter à mon père, et me faire justice sur les lieux même. Je ne conçois pas l’art d’appaiser cette femme ; mais pour tout au monde je ne souffrirai pas d’être traînée ainsi sous les yeux redoutables d’un père que je n’ai jamais vu.

La tournure fâcheuse que cette négociation a prise, semble consterner lady Howard et madame Mirvan ; elles redoublent d’attention pour moi : ma cher Marie, l’amie de mon cœur, fait tous ses efforts pour me consoler ; quel-