Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/295

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quefois elle manque son but, mais alors elle partage mes peines.

Je suis fort aise de ce que le départ de sir Clément Willoughby ait précédé l’arrivée de la lettre. La confusion générale qui règne dans la maison n’auroit pas manqué de lui révéler un secret, que je suis plus intéressée que jamais de voir ensevelir dans le plus profond oubli.

Lady Howard me conseille de ménager madame Duval, mais elle désapprouve la démarche qu’elle médite. Je mourrois plutôt que de l’accompagner dans ce voyage. Cependant elle est d’un caractère si violent, qu’elle eût souhaité de partir sur l’heure avec moi, si lady Howard ne lui avoit fait sentir que je ne pouvois pas quitter sa maison sans votre consentement.

Ce refus l’a beaucoup indisposée, et les railleries que le capitaine y a ajoutées, l’ont poussée au point de déclarer que, si dans votre première lettre vous persistiez à lui disputer le droit de me diriger selon son bon plaisir, elle se rendroit incessamment à Berry-Hill, pour vous apprendre à connoître qui elle est.

Si effectivement madame Duval pen-