Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’inspire l’innocence, et laissez votre tristesse à celui qui en est l’auteur ; il ne sentira que trop un jour les remords de sa conscience.

Ce que sir Belmont dit de moi dans sa lettre, m’est absolument inintelligible ; mon cœur, j’ose le dire, ne me reproche aucun vice : mais ai-je jamais prétendu passer pour un homme sans tache ? Quoi qu’il en soit, il semble nous promettre dans la suite une explication plus précise : j’attendrai cette époque ; et s’il paroissoit alors que j’aie contribué, par ma faute, aux calamités que nous pleurons aujourd’hui, je serai tout aussi frappé de cette découverte que ceux de mes amis qui mettent le plus de confiance en ma probité.

Cette autre phrase où il parle de la fortune que je pourrois vous trouver dans la suite, passe également mon intelligence. — Mais je m’abandonne à des réflexions qui naturellement doivent rouvrir les plaies de votre cœur. — Je finirai par vous faire remarquer qu’il règne dans toute cette lettre un air de mystère que le temps seul peut expliquer.

Le projet de madame Duval est tel qu’on devoit l’attendre d’une femme ennemie de toute contradiction, et d’ail-