Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/329

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Je retournai donc en haut, accompagnée du jeune Branghton, qui me fit l’honneur de me présenter sa main, et je demeurai avec madame Duval jusqu’à ce qu’on nous appelât pour prendre le thé ; alors nous descendîmes tous.

Les demoiselles Branghton étoient assises dans l’une des croisées, et M. Smith étoit appuyé nonchalamment contre celle qui étoit à l’autre extrémité de la chambre. Ils se levèrent tous dès que nous entrâmes, et M. Smith, pour montrer qu’il étoit le maître du logis, me conduisit fort obligeamment vers un fauteuil qui étoit placé au haut bout ; il ne fit attention à madame Duval qu’après que je me fus levée pour lui céder mon siége.

M. Smith se mit peu en peine du reste de la compagnie ; et s’attachant à moi seule, il entama la conversation dans un style galant, qui m’étoit également nouveau et désagréable. Il est vrai que sir Clément Willoughby m’a assez accoutumée aux complimens et aux propos doucereux ; mais son langage, quoique trop recherché, est du moins celui d’un homme comme il faut, et il y auroit de l’injustice à le mettre en comparaison avec les habitans de cette maison. M. Smith veut paroître gai et spirituel ;