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priai miss Branghton de partager le sien avec moi, puisque de cette façon nous ne dérangerions personne.

Le jeune Branghton. « Hé ! voilà bien des complimens ; cet homme n’a-t-il pas eu tout le temps de se reposer » ?

Miss Branghton. « Et s’il ne l’avoit pas eu, il lui reste une chaise là-haut dans sa chambre, et la boutique est à nous, je pense ».

J’étois indignée, et je crus venger en quelque façon l’injure qu’on faisoit à M. Macartney, en lui rendant la chaise qu’il venoit de quitter. Je le remerciai de son attention, en l’assurant que je préférois de me tenir debout. Il n’osa plus se rasseoir, et il me salua respectueusement, avec la mine d’un homme qui n’est pas accoutumé à recevoir un traitement aussi honnête.

Je vis bientôt que cette légère marque de politesse de ma part envers cet infortuné devint un objet de risée pour les Branghton, et qu’à l’exception de monsieur Dubois, tout le monde s’en moquoit. Ainsi, pour couper court, je priai qu’on fît réponse au message de madame Duval, puisque j’étois pressée.

M. Branghton. « Allons, Tom ; — allons, Biddy ; où avez-vous envie d’al-