Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/370

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« Je suis fâché, répondit sir Clément, si j’ai eu le malheur de vous déplaire ; mais j’espère que vous ne m’envierez pas l’honneur de vous avoir ramené miss Anville, puisque j’ai eu l’avantage de lui être de quelque utilité ».

Madame Duval se préparoit à répliquer, lorsque M. Smith vint l’interrompre ; il me frappa familièrement sur l’épaule, et me dit d’un ton cavalier : « Aha ! je vous retrouve enfin, mon petit déserteur ; je vous cherche depuis une heure : comment avez-vous pu nous quitter ».

Je me flattois qu’un regard imposant suffiroit pour réprimer les airs qu’il se donnoit ; mais son intelligence ne va pas si loin ; il continua sur le même ton : « Allons, mademoiselle, cette mine chagrine ne vous va pas après le tour que vous nous avez joué considérez les peines qu’il m’en a coûté pour vous chercher ».

« Monsieur, c’est votre faute et non la mienne, si vous les avez prises » ; et en même temps je me tournai vers madame Duval.

Peut-être y avoit-il trop de fierté dans ce procédé, mais je voulois éviter les conjectures malignes de sir Clément,